Fin mars 2023. Alors que les fêtes de Pâques approchent, mon processus va connaître une accélération fulgurante. Un matin, je suis submergée par une fatigue aussi intense que soudaine, avec des douleurs dans tout le corps qui m'obligent à suspendre mes activités. Rapidement, une information me parvient en guidance, déroutante et implacable : “tout est terminé“. Durant 30 jours, je vais accueillir le processus de fusion en moi et noter mes observations dans un journal. Un an plus tard, au moment où ce processus entre en phase terminale, je redécouvre ce journal que j'avais oublié. Emerveillée par la perfection du timing, partager mon expérience devient une évidence. Puisse ce témoignage ouvrir la voie de ceux qui me suivront dans la cordée.
Mardi 28 mars 2023
J-30
“Tout est terminé“
Depuis hier, je constate que les symptômes physiques sont revenus en force et en intensité : sensations d’énergie dans les dents et les mâchoires, haut du corps très électrifié, céphalées, douleurs et crampes dans la main et le bras droit, vue trouble avec les yeux qui piquent… Envie de ne rien faire. Je me sens glisser doucement vers un état qui dépasse la simple fatigue du moment. Une sorte de dépression silencieuse semble émerger de mes profondeurs, sans que j’en connaisse véritablement l’origine. Ce matin-là, cerise sur le gâteau, je me réveille avec une sensation d’écœurement général. Ecœurée… mais de quoi ? L’immobilité et le silence total s’imposent pour accueillir ce qui s’active en moi. C’est alors qu’un étrange message se fait entendre intérieurement : “Tout est terminé.“ Les mots sont calmes, posés ; le ton, résolu et définitif. Toute la matinée, je vais rester suspendue à cette phrase énigmatique qui semble sonner le glas de quelque chose que je ne parviens pas encore à identifier. Mon corps est intensément brassé et une tristesse sourde m’envahit, comme lorsque l’on quitte un pays en sachant qu’on ne reviendra plus jamais. Je décide d’envoyer un message à mon amie Alexandra pour solliciter un rendez-vous. Elle pratique la psychophanie et nous nous connaissons depuis de longues années. J’apprécie de pouvoir croiser mes informations avec les siennes dans ce genre de situation. Question d'hygiène mentale.
Au même moment, mes amis de Vaison-la-Romaine m’appellent… “Comment vas-tu ?“ me lancent-ils. D'une voix morne, je réponds : “à vrai dire, pas terrible…“ “C'est drôle, on le sentait…“ Leur compagnie me réconforte. Je leur décris mon état et partage avec eux l’information reçue. Au fil de la conversation, imprégnée de cette énergie aimante qui nous relie, mon état s’adoucit et s’allège peu à peu. Alors que nous nous apprêtons à raccrocher, je dis calmement : “le compte à rebours a commencé.“ Puis, comme pour insister ou clarifier, je répète : “C’est terminé. Le compte à rebours a commencé.“ Au bout du fil, mon amie tressaille. Au-delà de la distance qui nous sépare, un même frisson nous parcourt. Je réalise alors ce que je viens de dire, comme si ces mots venaient d’ailleurs et avaient emprunté ma voix pour s’exprimer. Etonnamment, un profond sentiment de joie fait place à la tristesse.
Dans la journée, je vais échanger avec deux autres amis, chacun me transmettant ses impressions, son amour et son soutien. Inlassablement, je continue d’interroger ma guidance qui m’envoie des bribes d'information tout aussi énigmatiques. Le mystérieux compte à rebours se précise : “30 jours“. A partir de quand ? “A compter d’aujourd’hui.“ Un coup d’œil au calendrier me conduit au jeudi 27 avril. Mais le compte à rebours de quoi exactement ? Je n’en sais pas plus. Une seule certitude : quelque chose prend fin, définitivement. C'est un aller sans retour. Un sentiment de gratitude inexplicable m’envahit et je sens une nouvelle énergie prendre place en moi. J’avance vers l’inconnu… à moins que ce ne soit l’inconnu qui avance lentement vers moi.
Mercredi 29 mars 2023
J-29
“Le support technique se met en place“
La nuit a été hachée mais sereine. Le corps toujours endolori, je découvre un message vocal d’Alexandra en réponse à ma demande : elle n’a malheureusement pas de disponibilité avant début mai. Consciente que tout se joue dans l’instant présent, je réponds que je vais laisser les choses se décanter et voir comment tout cela évolue. L’information reçue la veille en guidance n’a pas bougé d’un iota. Les heures passent... Je reçois un nouveau message d'Alexandra : “Je viens de regarder mes mails et une personne vient tout juste d’annuler son rendez-vous. J’ai donc un créneau demain à 15h30.“ Ahhhhh, la magie des synchronicités... Ce message me comble de joie ! Je sens que le support technique de la Source se met en place et que je suis parfaitement accompagnée dans ce processus. J’entre en moi et une vision m'apparaît : je suis du bout du chemin, face à un précipice. A l’image d’Indiana Jones dans le temple du graal, le pas suivant va me plonger inexorablement dans le vide. En réalité, ce pas ultime me propulse dans une dimension et un territoire totalement inconnus. Je descends en moi, plus profondément encore, dans le cœur du cœur du cœur… “C’est terminé. Le compte à rebours a commencé.“ Les mêmes mots retentissent, invariablement, mais leur effet sur moi est désormais totalement différent. Mon ciel intérieur s’éclaircit ; des larmes de gratitude baignent mes yeux.
Jeudi 30 mars 2023
J-28
“Accepter et lâcher prise“
La nuit fut agréablement réconfortante. Alors que j’émerge tout juste du sommeil, un chiffre s’affiche sur mon écran intérieur : 27. L’esprit encore embrumé, je réaliserai plus tard sa signification : la date de fin du fameux compte à rebours. Si la fatigue est toujours présente, tout est calme et tranquille en moi. J’observe les choses se décanter, subtilement, comme une fine poussière lumineuse qui se dépose sur le sol. Nous sommes le 30/03 et mon rendez-vous avec Alexandra est à 03h30. Je souris en notant la parfaite symétrie des chiffres et je dois dire que mon affection pour l’harmonie en est particulièrement nourrie. Si mon énergie du moment m’invite à en faire le moins possible, l’envie me prend de faire le vide dans mon intérieur, de jeter des choses, de m’alléger. Je suis cet élan en effectuant un premier tri : deux sacs de livres et de chaussures finiront dans le container de recyclage de mon quartier.
Alors que le rendez-vous approche, je tente de recueillir une nouvelle fois des informations complémentaires en interrogeant ma guidance. Une question en particulier me brûle les lèvres : quel intérêt peut bien représenter un compte à rebours sur le plan du vécu ? En toute sincérité, je préfèrerais - le cas échéant - ne pas connaître le jour de ma mort afin de vivre chaque seconde comme si de rien n’était... Face à mon écran d’ordinateur, “ça“ écrit : “L"information t’est donnée pour que tu puisses comprendre ce qui se joue en toi, que tu puisses l’accepter et lâcher prise.“ J'en prends note. Quelques minutes avant le rendez-vous, je me sens envahie d’une puissante inertie qui m'oblige à m’allonger sur mon canapé. De nouveau, des larmes de gratitude coulent sur mes joues. A cet instant, ce mélange de joie, de paix et de gratitude ne me laisse aucun doute sur la beauté de ce qui s’en vient…
Finalement, mon échange avec Alexandra confirmera et clarifiera les informations reçues : oui, il est bien question d’un compte à rebours et celui-ci concerne ma sortie de la matrice. Je suis entrée en phase finale de “décrochage“ et ma personnalité se meurt. Il s’agit donc d’une libération totale et irréversible, qui correspond à l’accueil plein et entier de mon Être dans mon corps de chair. Si j’ai déjà vécu de multiples petites morts ces dernières années, le processus n’a jamais été aussi intense. Comme une apothéose de toutes mes incarnations terrestres, ce processus de fusion est aussi une réponse à ma demande d’incarner pleinement la Lumière. Et en effet, le compte à rebours m’est communiqué pour que je puisse me rendre totalement disponible à ce mouvement d’extraction, de désimplantation et d’ajustement, qui va se déployer crescendo au fil des jours (je n'ose pas imaginer ce que signifie ce crescendo...). Le savoir me permet aujourd’hui de lui accorder toute mon attention et tout l’espace nécessaire. A cet instant, jamais je n’aurais imaginé que ce processus puisse prendre cette forme si encadrée, quasi millimétrée. Ce que je suis en train de devenir, je ne le connais pas. Tout cela a pour moi le goût d’une rencontre amoureuse dans laquelle je me rapproche chaque jour un peu plus de l’être aimé : cet inconnu qui est ce que Je Suis. Depuis toujours et pour l’éternité.
Vendredi 31 mars 2023
J-27
“Ne rien faire“
Le temps est désormais à l’accueil et au lâcher prise, avec un mot d’ordre : ne rien faire. Simplement ÊTRE. N’ayant aucune force pour m’habiller, je reste en pyjama toute la journée, avec peu d’appétit. L’inertie et la fatigue sont telles que de toute façon, il m’est difficile de me mettre en mouvement. Je poursuis néanmoins l’œuvre engagée il y a deux jours qui consiste à vider l’ancien et à mettre de l’ordre dans mes affaires : tiroirs, boîtes de rangement, livres, photos, partitions de musique… Même si l’énergie est au plus bas compte tenu du processus en cours, j’ai envie d’en faire un petit peu chaque jour. Tout se qui me rattache au passé et à mon histoire doit disparaître ; je dois faire table rase. Je prends également le temps de mettre de l’ordre dans mon activité concernant les Baumes sonores, en informant les réseaux sociaux d'une mise en pause. Ce que ce projet va devenir, je ne le sais pas encore. Je sais toutefois que l’aventure TNSO n’est pas finie, mais pour le moment, l’enjeu est ailleurs.
Mon corps étant très endolori, j’appelle l’institut qui se trouve non loin de chez moi et dans lequel je me rends de temps en temps pour un hammam ou un massage. Au téléphone, une voix douce me propose un rendez-vous lundi, puis ajoute : “je vois que vous avez accumulé des points de fidélité.“ Je réponds : “Ah bon ?“ “Si vous souhaitez les utiliser, votre massage vous est offert.“ Ô joie, ô grâce... Ce support technique, c’est vraiment la grande classe ! Le reste de la journée s’écoule paisiblement. Au dehors, le vent se déchaîne, pliant les arbres à sa volonté. Ecoutant son vacarme, c’est comme si, à travers son souffle, le vent apportait sa touche personnelle au brassage intérieur en cours : déconstruire, nettoyer, balayer… raser l’ancien. Parfois, de petites bouffées d’émotions font exploser en surface des larmes de gratitude. Ayant abandonné toute contrainte ou obligation, je passe tranquillement le temps en regardant des reportages sur la nature. Exit les films d’action, les thrillers ou les vidéos d’actualités : je ne peux tout simplement plus. Je n’ai faim que de beauté et de tranquillité, une nourriture que je vais trouver dans les somptueux reportages de la chaîne suisse “PAJU“ (Passe-moi les jumelles). J’observe également que le processus peut s’intensifier dans l'instant et m’obliger à fermer les yeux sans que je parvienne pour autant à dormir. Je sens que je vais avancer à vue, au gré du courant et de l’intensité du processus qui, comme une vague, tantôt me submerge, tantôt se retire. Recevoir l’énergie, vivre et incarner les transformations, un jour après l'autre : tel est le programme annoncé des 27 jours restants. L’image des premiers de cordée, apparue dans les Voyages d’exploration (1), ne m’a jamais paru aussi vivante.
Samedi 01 avril 2023
J-26
“Danser un peu“
Victoire : ce matin, j’ai trouvé la force de me doucher et de m’habiller ! La joie est plus présente en moi. J’ai allumé la radio, choisi ma chaîne préférée de jazz ; j’ai dansé et chanté… Disposant d’un peu plus d’énergie que la veille, je décide de poursuivre le tri de mes affaires. Vider, vider et encore vider. Le mouvement s’effectue dans la douceur et la tranquillité. En fin d’après-midi, une fatigue soudaine s’abat de nouveau sur moi. Ma vue se trouble et mon dos est en feu… J’arrête tout mouvement pour revenir dans cet espace d’accueil et de silence.
Dimanche 02 avril 2023
J-25
“L'appel de l'Egypte“
Lundi dernier, alors que ce qui émergeait en moi m’apparaissait comme un début de dépression, l’idée d’entreprendre quelque chose de spécial m'avait traversé l'esprit, quelque chose qui me sorte de mon ordinaire. Je m'étais dit qu’un voyage en Egypte (2) - ce dont je rêve depuis longtemps - pouvait m’aérer l’esprit. Résolue, j’avais envoyé un message à une amie qui vit une partie de l’année en Egypte, à Hurghada, pour recevoir quelques conseils. A ma grande surprise, elle m’appelle aujourd’hui pour échanger sur le sujet. Elle n’a pas pu répondre plus tôt car elle séjournait à Louxor où la connexion est mauvaise, semble-t-il. Comme nous échangeons rarement, elle me signale cette étonnante synchronicité : elle a découvert mon message alors même que la veille, elle avait pensé à moi en recherchant le Baume sonore que je lui avais transmis à l’époque où je lançais les tests. “Tout est si divinement orchestré“ pensai-je… Elle me propose de parler de mon projet de voyage à une de ses connaissances (une française mariée à un Egyptien) ; elle pourrait certainement me guider. J’accueille sa proposition avec gratitude, bien que ce projet de voyage soit depuis passé au second plan, compte tenu du processus en cours. Une vision d'il y a quelques jours m'est revenue en mémoire : je tiens ma carte vitale dans la main gauche et avec une paire de ciseaux dans l’autre main, je coupe la carte en deux. Ceci m’a amenée à m’interroger sur les cartes qui m’accompagnent depuis toujours : carte d’identité, passeport, permis de conduire, carte bancaire… Est-ce que sortir de la matrice permet de rouler sans permis ?!
Lundi 03 avril 2023
J-24
“L'histoire se dissout“
La veille au soir, une sensation d’épuisement m’a envoyée au lit à 21h30 ; malheureusement, impossible de m’endormir avant 3h. Mes nuits ne sont plus ce qu’elles étaient ! Plus le processus avance, plus j’ai besoin de faire place net dans mes affaires et mon appartement. J’ai pu sortir ce matin pour expédier quelques colis : des livres, des vêtements, des affaires, vendus ici et là, vestiges d'une histoire qui se dissout. Ma séance à l’institut m’a fait le plus grand bien, soulageant les douleurs les plus intenses et localisées dans le haut du corps. Cette détente corporelle m’a permis de goûter, la nuit suivante, à un sommeil profond et agréable. Enfin...
(à suivre : Journal d'un premier de cordée - 2e partie)