Alors que la fin du compte à rebours approche, les symptômes physiques s'intensifient à travers des sensations de brûlures, comme si un feu intérieur consumait chacune de mes cellules. Je suis littéralement “grillée“... Malgré les douleurs et l'inertie générale, j'expérimente régulièrement de profonds moments de bien-être. L'incertitude de mon devenir reste présente, mais je me sens en parfaite sécurité. Une part de moi sait la direction et la destination. Comme dans les derniers mètres d'un marathon, par-delà l'épuisement, une soif de vivre émerge : celle d'une vie... plus grande que la vie.
Jeudi 20 avril 2023
J-7
“La panthère des neiges“
Au réveil, j’ai pensé : comment vais-je occuper cette nouvelle journée ? Ma tête tourne encore… Le temps étant aussi radieux que la veille, j’ai profité du soleil en taillant les deux petits arbustes qui trônent sur mon balcon. En soirée, mon choix s'est porté sur le sublime documentaire de Vincent Munier, “La Panthère des Neiges“. Je constatais une fois de plus que ma vue était trouble, ce qui ne m’a pas empêchée de goûter à la beauté mystérieuse et envoûtante des images. Mon dos était de nouveau endolori, consumé par un feu invisible qui rongeait ma colonne vertébrale, enflammant dorsales et cervicales. Lors du générique de fin, je me suis dit que si les protagonistes du film connaissaient l’objet de leur désir - la panthère des neiges - il en était autrement pour moi. Ce que je désire ardemment et de toute mon âme, je ne le connais pas ; je n’en sais ni la silhouette, ni l’odeur, ni la saveur. Et malgré cela, dans l’incertitude la plus totale, je continue d’avancer à pas lents vers cette rencontre. La patience est décidément la reine des vertus. Le Baume dédié à la colonne vertébrale me tente bien, avant de plonger dans mon lit.
Vendredi 21 avril 2023
J-6
“Un feu invisible“
Ce matin, mon dos, mes épaules et ma nuque brûlent intensément sous un feu invisible. Tout l’arrière du corps semble touché par une inflammation généralisée : courbatures, raideurs, douleurs diffuses... J'ai peu d’énergie et pas d’envie, si ce n’est que le processus se termine. Vu ce brillant état des lieux, mon moral se consume lui aussi à petits feux : j’aimerais juste que ça s’arrête, tout en pensant “j’irai jusqu’au bout“. Mais au bout de quoi finalement ? Je décide de reporter la réponse à cette question après le 27, date de la fin du compte à rebours. Si la réalité de ce décompte ne fait aucun doute pour moi, j’ai en revanche quelques réserves sur le timing réel. Tant qu’à faire, si on pouvait éviter de jouer les prolongations, ce ne serait pas de refus.
Parfois, il m'arrive de prendre la température du moment en tirant une carte du tarot. Ce matin, c’est la carte du Monde qui est apparue avec le chiffre 21, qui se trouve être également la date du jour. La carte la plus puissante du jeu : me voilà (un peu) réconfortée. Après trois semaines, il est clair que mon état général commence à me peser. Malgré la fatigue et les brûlures, je trépigne d’impatience. Je sens une nouvelle énergie monter en moi, avec l’envie de me mettre en mouvement, de passer à l’action, de créer et de me lancer dans l’aventure d’une vie nouvelle, encore en germination. Si la période de gestation demande une certaine inertie, il y a un moment où il faut bien accoucher... Je décide de sortir faire des courses. Après déjeuner, mon dos est semblable à une chaîne de volcans en éruption : une énergie intense laboure l’arrière de mon corps, des reins jusqu'au cou en irradiant vers les tempes. Je me sens barbouillée, fébrile ; je frisonne intérieurement. Je ne sais plus si je m’écoute trop ou si j’ai tout simplement atteint un seuil limite ; je peine à évaluer ma capacité d’encaissement de l'énergie. Sur une échelle de 1 à 10, je dirais : 9. Le processus de fusion ressemble à un entraînement continu qui fait de moi une athlète vibratoire dont on augmente les performances : plus je reçois cette énergie de haute intensité, plus je suis capable de l'absorber et plus l'énergie augmente. Ce phénomène vibratoire est comme un ogre de lumière qui avale tout, tout ce qui reste de mon ancien corps comme de mon ancien moi. Pleurer me soulagerait sans doute... mais je n’y arrive pas. Je vais essayer de dormir. Après une conversation téléphonique avec Denis, j’ai finalement retrouvé un peu de force et suis sortie marcher. Sur le chemin, j’en ai profité pour appeler mes amis de Vaison, prendre de leurs nouvelles et partager les miennes. Notre échange fut joyeux et m’apporta un regain d’énergie. La soirée fut délicieuse, avec un joli téléfilm rempli de beaux sentiments et de beaux acteurs. Une pommade apaisante, adaptée à mon état du jour.
Samedi 22 avril 2023
J-5
“Ne plus rien savoir“
Je ne sais plus si je dois me désoler d’être comme une larve en chaque début de journée. En fait, j’ai l’impression de ne plus rien savoir du tout. A beaucoup d’égards, cette traversée me rappelle l’expérience que j'ai vécue en novembre 2017, ce jour où dans ma baignoire, je m’étais adressée à voix haute à l’invisible en ces termes : “Je n’ai plus rien. Je ne suis plus rien. Je ne suis plus personne. Je ne suis même pas sûre d’être encore une personne.“ Gravés dans ma mémoire, ces mots sont d'une étonnante actualité aujourd'hui. Le temps est splendide, mais je n'ai ni énergie ni inspiration pour me mettre en mouvement. Ne rien faire. Encore...
Dimanche 23 avril 2023
J-4
“Hors cadre“
Réveillée au milieu de la nuit, j’ai réalisé que lorsque tout fond et se dissout, le plus difficile à vivre est la perte de cadre. Je suis de nature dynamique et fonceuse, aimant les choses concrètes et organisées, mais après ces dernières semaines, j’ai l’impression d’être suspendue dans le vide au milieu de nulle part. A la fois totalement démunie et “pleine“ par ailleurs. A cet instant, ma guidance me fit comprendre que le processus que je vivais était en réalité le rouage d’un plan qui me dépassait. Si à mon niveau, il semble n’y avoir plus aucun cadre auquel me raccrocher, à une plus vaste échelle, il y a un plan précis. Or ce plan constitue le nouveau cadre. Cette pensée me réconforta instantanément et je me sentie moins perdue.
Lundi 24 avril 2023
J-3
“Un pur moment de bien-être“
Ô joie, ô félicité ! Je me suis réveillée ce matin sans un seul inconfort : aucune courbature, brûlure, vertige ou mal de tête… J’étais tout simplement BIEN ! Je n’ai pas bougé de mon lit jusqu’à 10h, histoire de profiter pleinement de ce moment de bien-être absolu, si précieux et si rare ces dernières semaines. Puis je suis sortie marcher une bonne heure et demie, sous une météo clémente. Peu de temps après mon retour, il s’est mis à pleuvoir : je suis divinement passée entre les gouttes. Dans l’après-midi, je suis allée dans une bijouterie pour glaner quelques conseils concernant de vieux bijoux qui appartiennent au passé et dont je souhaite me séparer. Une entreprise délicate qui demande… délicatesse. M’en séparer oui, mais pas n’importe comment. Trois solutions s’offrent à moi : les revendre en tant que bijoux d’occasion et à un prix cassé, les céder à un joaillier en tant que matière première ou bien les transformer en de nouveaux bijoux. Avant de me décider, je dois prendre d'autres informations pour sentir les choses. Plus tard dans la journée, j’ai échangé avec quelques amis, avant de tomber littéralement de fatigue en début de soirée, ce qui me conduisit directement dans mon lit.
Mardi 25 avril 2023
J-2
“La grande porte“
Profitant d’un nouveau moment de bien-être au réveil, je suis restée au lit, les yeux fermés, dans la pénombre de ma chambre. Des pensées sillonnaient ma tête de long en large comme des traînées blanches striant un ciel sans fin. Au moment de sortir faire une course, je me disais : “plus d’amour pour moi ; il me faut plus d’amour pour moi…“ C'était vraiment ce dont j'avais le plus besoin actuellement pour tenir la distance. Dans l’après-midi, alors que revenait l'épineuse question “que vais-je devenir ?“, mon esprit me rappelait ce double choix concernant la porte de sortie à toute situation, le choix de la porte dépendant toujours du niveau de conscience de l’être : la petite porte est celle de l'ego insécure, mû par sa mémoire, le passé et le connu ; la grande porte est celle de l’esprit, celle qui apparaît sitôt que l'être est prêt à tenter le tout pour le tout et accepte de plonger dans l’inconnu. Un faux choix pour ma part car aujourd’hui encore, c’est la grande porte qui s’impose à moi, au-delà de l’inconfort et de l’incertitude.
Mercredi 26 avril 2023
J-1
“L'incertitude sans l'insécurité“
Ce matin, j'ai de nouveau goûté à un réveil tout en douceur, avec une profonde sensation de bien-être. Je constate que les douleurs sont de moins en moins présentes et je me sens agréablement détendue. Mes réflexions en ce début de journée portent sur l’insécurité. Si je me connecte au cœur du cœur du cœur - comme j’aime à le dire lorsque je descends en moi - j’observe que je ne ressens aucune insécurité, que ce soit sur le plan vital (j'ai une santé de fer), matériel (je ne manque de rien) ou affectif (je suis entourée d’amis fidèles). Il s’agit davantage de l’incertitude lié au vide et à l’absence d’activité créative. Pour la créatrice infatigable que je suis (mais plutôt fatiguée ces derniers temps), c'est assez pénible. Je me lève chaque matin sans objectif, sans projet et sans envie. Cette sensation me ramène à une période similaire, vécue en 2017-2018. A cette époque, je sortais d’une expérience de transmutation très éprouvante (5) et cherchais une nouvelle direction créative à donner à ma vie. Alors que mes questions tournaient autour de “que faire“ et “quoi mettre en œuvre“, ma guidance intérieure m’invitait au contraire à ne pas bouger et à observer : “reste au fond du puit, dans le noir, et observe. Ne tente pas de fabriquer quoi que ce soit pour remplir le vide : ce serait un mouvement de l’ego. Le moment venu, tu verras une flamme s’allumer dans le noir, mais ce ne sera pas toi qui l’auras allumée.“ J’ai donc patiemment guetté l’apparition de cette flamme et en mars 2018, je m’envolais au Japon lors d'un voyage providentiel, au retour duquel je reçus l’inspiration de créer les Baumes sonores. Ce séjour au fond du puit, cette plongée dans l’inconnu, est de loin l’aventure la plus déroutante que j’ai vécue - et ô combien initiatique. Aujourd’hui, je constate que non seulement l’incertitude peut être vécue sans insécurité et sans instabilité, mais aussi qu’une assise peut être trouvée dans cette incertitude. Je réalise également que la non-action est une préparation à l’action. Ayant intégré cela, je peux observer le vide en moi sans éprouver le besoin de le remplir. C’est comme si je découvrais un nouvel espace intérieur, sans borne et sans forme, et que je m’y sentais totalement à l’aise pour y vivre. Toute question qui apparaît dans mon mental s’évanouit rapidement et si elle persiste, elle devient aussitôt sans intérêt, comme s’il m’était devenu impossible de cerner mon expérience ou de délimiter un aspect de ma conscience. Quoi qu’il se passe demain, à l'issue de ce compte à rebours, j’ai le sentiment d’être déjà autre.
Jeudi 27 avril 2023
J-0
“La vie plus grande que la vie“
Nous y voilà... Les 30 jours sont passés et je réalise à quel point ce processus m'a permis de “décrocher“. La question qui s'impose à moi en cet instant est : “comment raccrocher ?“, c'est-à-dire “comment reprendre le cours de ma vie ?“ Je n'ai aujourd’hui aucune énergie ni aucun entrain, d’autant que le temps est gris et pluvieux. En sortant expédier un colis ce matin, j’ai été prise d’un coup de blues. Dans ma voiture, je regardais les immeubles en construction, les messages des panneaux publicitaires, les façades des commerces, les banderoles du stade de foot… avec toujours cette impression de décor de théâtre terne et sans vie. Cet après-midi, j’ai passé le temps en visionnant une comédie romantique, puis j’ai eu envie d’écrire. Noir sur blanc, je proclame en cet instant, mon amour de la vie, de la vie VRAIE : celle où la mort a perdu tout pouvoir sur le vivant, celle où les êtres sont conscients de ce qu'ils sont, celle où l'harmonie règne en maître, celle... où je me rappelle qui je suis.
Oui, j’aime la vie, mais j’aspire à tout autre chose que cette illusion de vie, ce simulacre de vie. Aujourd'hui plus que jamais, chaque fibre de mon être tend vers une vie... plus grande que la vie.
Avril 2024
Epilogue
“Renaître à ma vraie nature“
Après ces 30 jours intenses et éprouvants, les choses se sont remises en mouvement, naturellement et sans effort, et j'ai repris le cours de ma vie. Il faut dire qu'en ce qui concerne TNSO et les Baumes sonores, l'information a toujours été claire : lâcher ce projet n'est pas négociable. Dont acte. Il m'a fallu du temps avant de réaliser que ces 30 jours de préparation correspondaient au mouvement de l'énergie sur le plan des causes. Je devais juste multiplier ce temps par 12 avant que l'information redescende et s'inscrive sur le plan des effets : celui du corps et de la matière. Ainsi, dans les 12 mois qui ont suivi, ma réalité matérielle s'est ajustée. TNSO et les Baumes sonores se sont déployés et je suis aujourd'hui parfaitement autonome sur le plan matériel. Cette assise est pour moi indispensable pour ancrer et soutenir le processus. J'ai également pu réaliser ce voyage en Egypte, où une initiation commencée il y a très longtemps a été finalisée dans la Grande Pyramide (6). Mes retrouvailles avec ce lieu si cher et familier m'ont permis d'effectuer un saut quantique, de changer de dimension et de récupérer tout mon potentiel christique.
Alors que les symptômes physiques avaient complètement disparu, ils ont refait surface tout aussi brutalement fin mars 2024, un an exactement après ce compte à rebours - une précision digne d'une horloge suisse - entraînant de nouveau une suspension de l'activité sur le plan matériel. Sauf que cette fois, j'ai tout de suite su ce qu'il se passait : je n'ai donc vécu “que“ l'aspect énergétique du phénomène, sans souffrir de l'effondrement psychologique de l'ego. Les jours suivants, en plein week-end pascal, l'étape finale du processus s'est mise en place pour permettre l'intégration pleine et entière de mon Être et de la Magicienne que je suis. Si la fatigue et l'inertie sont encore présentes, toutes les informations utiles m'ont été données et je perçois clairement comme une inversion du mouvement de l'énergie. Par ailleurs, la région du cervelet (7) continue de recevoir une énergie de haute intensité vibratoire, ce qui génère encore quelques tensions dans le haut du dos, les épaules et les mâchoires, mais rien de comparable à ce que j'ai vécu durant ces 30 jours. Je dois encore me reposer pour éliminer les scories et les vieilles toxines de cette dimension, et permettre à mon corps de se régénérer. A partir de maintenant, je suis invitée à observer les transformations qui vont se dérouler en moi dans les semaines et les mois à venir... et à transmettre ce que je sais.
Il était temps que je renaisse à ma vraie nature et comme l'attente fut longue et douloureuse avant d’être prête... Je le suis aujourd’hui et mon cœur est plein de gratitude d'en être arrivée là.
Au moment où j'écris ces mots, des larmes de joie coulent en silence sur mes joues. Tant de choses sont à découvrir et à redécouvrir... Je suis revenue sur Terre avec un voile de l’oubli immense, occultant totalement qui j’étais et surtout, ce pour quoi je revenais. Ma conscience n’a jamais été humaine ; j’ai toujours été un être multidimensionnel. Je l’avais juste oublié...
Je ne l'oublierai jamais plus.